Émilie Lamy partie à la Nouvelle Orléans, me voilà à reprendre le cours de culture de l’image à l’ECV d’Aix-en-Provence. Proposition enrichissante je pense! Qu’est-ce qu’un cours de culture de l’image? Forcément personnel, à cheval entre histoire de l’art, histoire du graphisme, cabinet de curiosité peut-être? Une sorte de culture générale? Une invitation à voir pleins de choses, à entraîner sa curiosité et son regard. C’est en tout cas pour moi une bonne occasion pour se replonger dans des documents importants (textes, images, cinéma…) et en découvrir de nouveaux.
J’invite les étudiants à déterminer avec moi la thématique abordée au prochain cours ; c’est ainsi que mercredi prochain, nous traiterons de la lettre-image (ou typographie ornementale) avec les 2e années. Et avec les 3e années, nous aborderons le vaste thème du graphisme dans l’image en mouvement (génériques, clips, films d’animation…). Ces cours ne se prétendent absolument pas exhaustifs, chaque thème méritant sans doute des dizaines d’heures. Et puis, comme les étudiants, je ne prépare les cours que d’une semaine à l’autre ; cela laisse peu de temps pour «construire» quelque chose de complet, les documents que je réussirai à réunir et à ordonner ne formeront qu’une mise en bouche. Je tâcherai quand même de distiller des points de repères importants. Et les étudiants auront aussi à charge de composer une partie du cours, ils viendront avec des images sous le coude, à faire partager aux autres, peut-être cela ouvrira des discussions?
Chaque cours dure 1h30.
Un autre élément structurant du club ce sont les carnets individuels que doivent tenir les étudiants, pour leurs propres récoltes — documents, notes, croquis —, une manière pour moi de suivre leur investissement et leur apprentissage.
J’attends bien sûr de voir comme tout cela tient concrètement!



Le premier cours, un peu spécial (une sorte de cours inaugural), traitait de sémiologie et de son rôle déterminant dans la pratique de la communication visuelle — et notamment dans la publicité contemporaine, depuis les années 1960. D’un autre côté, les Grapus, eux aussi ont pris Roland Barthes très au sérieux ; «Pendant notre première période on faisait des « images signifiantes » : comme on pouvait démonter les images, on pensait pouvoir les remonter, faire des démonstrations par l’image. Donc, comme ça, on utilisait des signes qui expliquaient des choses» (Pierre Bernard, in Citoyen-Graphiste). Alors quoi de mieux que la «Rhétorique de l’image» de Barthes pour attaquer?



L’affiche de Grapus pour une expo (qui a fait la polémique) sur la publicité, au CCI, 1975.