Nantes, les petites routes bretonnes, Douarne’, Brest, la Zad, Nantes


Entre deux interventions sur la Petite Ceinture parisienne, je saute dans un train aux aurores pour Nantes. Accompagné de mon vélo de randonnée, trois chemises et quelques exemplaires des programmes réalisés pour La Verrerie, sortis des presses de CCI Marseille quelques jours plus tôt.



Geoffroy vient d’emménager depuis une quinzaine dans un atelier de la maison de quartier Madeleine Champs-de-Mars, en compagnie de Manuel Calard (de son véritable nom Dans le ciel tout va bien), avec des voisin-e-s comme l’Atelier Banquise ou le journal Caoutchouc. Ça faisait un bout que je n’avais plus vu le teint blafard de Nantes, ni les fraiches mines de Coline, des Super Terrain, de Louise et Tim ou de Quentin Faucompré. Weekend à la cool, avec en prime un petit zammix des familles dans un grand appartement bourgeois avec de la moquette au plafond.



Après deux jours studieux derrière l’ordinateur, mercredi je reprends la poudre d’escampette direction Brest, sur la selle cette fois. Départ avant le lever du jour, parcours de petites routes et quelques chemins de halage, pour arriver vers 13h à Vannes avec les genoux pas contents, les cartilages ont peu apprécié l’humidité des premières fraicheurs d’automne et ces premiers 115 km. Après une digestion sur le vélo, quelques kilomètres pas folichons et une pause à Saint-Anne-d'Auray, devant le mémorial aux 240 000 Bretons massacrés à la boucherie de 14-18, je me glisse dans un train à Auray. C’est très mignon le tout petit port d’Auray. Descente du train à Quimper pour attraper l’ancienne voie ferrée transformée en voie verte, jusqu’à Douarnenez, où je retrouve chez lui le camarade Ronan. L’enfant du pays m’offre une visite guidée et vallonnée de sa ville, suivie d’une mitraille de délicieuses galettes qui finira de m’achever.



Jeudi je repars à vélo, les genoux toujours en vrac, pour avaler les nombreuses buttes de la belle côte Finistère, sous un pimpant soleil et les régulières apparitions de l’océan. 80 km plus tard, un peu difficilement bouclées en quatre heures, sans pause, j’atteins le Brest de Nicolas Filloque.



L’immeuble Ékoumène m’accueille par sa douce chaleur, une douche, un café et des biscuits maison. La journée se prolonge en égrenant les brèves retrouvailles avec la galaxie brestoise. On fête aujourd’hui même les premiers pas de Tim, on se prépare un petit festin en famille, avant de finir la soirée au Festival Intergalactique, des films suédés et un live adorable de Jimmy V et Jenny.

Vendredi j’entame la lecture du dernier numéro de Z, lisez-moi-ça-s’il-vous-plait. Flo nous invite à déjeuner en ville et puis c’est déjà l’heure de sauter dans une bagnole pour rejoindre Nantes à 130 km/h et une soirée bien rock au Grigri, Chocolat Billy en tête d’affiche.



C’est déjà samedi, après un réveil sans réveil et un miam aux fruits, le vélo reprend du service, je récupère Max au Douet-Garnier avant de cueillir par hasard Alice sur la route, direction le gros rassemblement à la Zad de Notre-Dame-des-Landes! On fait un crochet par la Noë Verte avant d’atteindre, par les petits chemins de bocage, la ferme de Bellevue. Là où se sont retrouvés les trois cortèges, là où sont maintenant réunis des milliers de personnes venus des quatre coins de la France en mode Larzac ’73, là où sont plantés les barnums multicolores, les chapiteaux, les banderoles faites-main et une scène, là où des charpentiers s’activent à construire les bases d’un nouveau bâtiment, là où chacun plante le bâton qu’il a ramené et qu’il s’engage à venir reprendre le jour où la Zad sera à nouveau attaquée par les pandores de l’État. Et le bon endroit pour retrouver Quentin, Geoffroy et Coline qui vendent les cartes de la Zad à prix libre, ça part mieux que des petits pains (ils ont fait faire un nouveau tirage de 2500 ex. chez Média Graphic pour l’occasion). Il y a aussi Alec, Marie et Élisa, Jil, Frantz, Baptiste et Thomas venus de Stras et même deux backpackeuses de La Grosse Situation. Ferdi et Victor me seraient passés sous le nez. Faut voir le monde qui est là! Puis avant même que Fantazio n’entre en scène, sonne l’heure de prendre la route du retour, le soleil s’efface déjà, encore 25 km de vélo à bon rythme, deux courses au supermarché, un petit plat de pâtes et au lit pour quelques pages de Faillir être flingué.

Dimanche calme, concert de Rouch à 20h30, avant d’attraper le dernier train de la semaine pour Paris, cette fois chargé d’un paquet de cartes de la Zad à trimbaler jusqu’à Marseille.
Demain c’est reparti pour nos actions sur la Petite Ceinture, on va construire des draisines à notre sauce, avec les Saprophytes, Naïma, Marine et Sophie. Pendant que Nicolas et Geoffroy retrouveront le Studio Millimètre à Dunkerque pour monter la scéno de la prochaine expo de La Halle aux Sucres, « Villes réelles, villes rêvées ».