Juillet 2010, Avignon, Barcelone, etc.

Ce petit mois de pérégrinations était l'occasion d'une coupure rafraichissante avec l'Île-de-France au profit de territoires nettement plus verts et respirables, mais aussi d'espaces urbains dépaysants. La suite délocalisée des topologies urbaines.


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Mais avant de «partir» j'ai relevé une image de Gérard Paris-Clavel sur un panneau d'affichage syndical, dans la mairie de Bobigny. Preuve (s'il en était encore besoin) que ses images sont bien investies, récupérées… celle-ci était à l'origine une page de l'Humanité.



S'il fallait trouver une transition entre Gérard et le Festival d'Avignon Off, on devrait évoquer la mémoire d'André Benedetto (ami de mon premier, fondateur de mon second). Mais, pour faire vite, voilà simplement quelques vues des rues d'Avignon pour ceux qui n'auraient jamais croisé un tel spectacle : la vieille ville est littéralement transfigurée par les affiches du Off, placardées en très grand nombre, à la sauvage. Face à ce capharnaüm (d'images toutes plus inintéressantes les unes que les autres) on hésite à reconnaitre une suffocante décharge ou un soubresaut sympathique d'anarchie.
À peu près toutes ces affiches sont au même (petit) format, imprimées en quadrichromie, contrecollées sur du carton ordinaire, ficelées aux barrières, barreaux de fenêtres, gouttières, arbres…



À Avignon toujours, trois expositions sont actuellement consacrées au plasticien majorquin Miquel Barcelo. C'est ainsi que devant le Palais des Papes se dresse un éléphant acrobate.



Nous voilà à Barcelone, devant la Catedral de la Santa Creu i Santa Eulàlia.
Douze grandes photographies ont été plantées dans le centre de la ville, replacées là où elles ont été prises il y a plusieurs dizaines d'années, sous le fascisme franquiste. «Repressio y resistencia» est le nom de ce parcours silencieux et agité, entretenant la mémoire d'un épisode terrifiant de l'histoire espagnole. Leur taille et leur position dans l'espace public les rendent inévitables, même gênantes. On est ici loin des récupérations politico-idéologiques qui désamorcent le sens des luttes passées, détournements auxquels nous a largement habitué le Pouvoir en France (depuis l'anniversaire de la Révolution française en 1989 aux discours de Sarkozy sur le plateau des Glières en passant par le 40e anniversaire de Mai 68, etc. etc.).



Certaines de ces «stèles» ont été dégradées par des graffitis mais elles n'en perdent pas pour autant de leur force.



Pour finir, quelques autres images de Barcelone.