Pas lieu d'être — documentaire de Philippe Lignières — 52 minutes — 2003.

«Au nom de la sécurité ou de l’hygiène, un urbanisme de la non-assistance s’organise froidement. Synonyme depuis toujours de civilisation, d’ouverture et de solidarités complexes, la ville se morcelle et se ferme de plus en plus à l’autre. Les victimes auxquelles on pense en premier lieu sont les sans-abris. Mais au-delà, c’est toute la façon de vivre dans et de la cité qui en pâtit. Dans cet urbanisme de la surveillance et de la suspicion, la mission historique de la ville, faite de rencontres, de confrontations parfois difficiles mais constructives d’un être ensemble, se dissout peu à peu.»

Les lieux que l’on peut investir, s’approprier, disparaissent et l’obligation est faite d’aller dans les endroits prescrits — bien souvent commerciaux — ou bien de ne pas être là. Chaque geste, chaque acte autre que marcher et consommer, devient un acte de résistance dans un espace public qui devient contraignant voir hostile.

Le lien est fort avec le reportage de Gilles Paté et Stéphane Argillet, Le repos du fakir, réalisé aussi en 2003.



Merci à Grégoire SouchayArticle11 pour cette ressource.