Il y a des livres que l'on choisit à la couverture, au titre. — Le soleil était un œuf vert du poète autrichien Artmann (malheureusement très peu traduit en français) fait indéniablement parti de ceux-là — Et puis, séduit par ces mots et ces dessins, on entre-ouvre le livre et bien vite on le referme comprenant qu'un secret bien gardé pourrait s'y dévoilé trop vite. On l'achète les yeux fermés.

Il y a des livres qui chamboulent, viennent perturber un rapport aux choses qui semble figé une bonne fois pour toutes, enraciné dans l'entendement. Dans l'ombre de la connaissance des choses, du monde raisonnable, s'établissent d'autres lois, symboliques, holistiques, magiques. Artmann nous en livre quelques-unes dans ce recueil de 27 épisodes autonomes qui s'apparentent à des mythes fondateurs du monde où se meuvent entre-eux éléments, corps, sexes, objets, il y a des apparitions de monstres, de source, de machine à coudre, de kayak, de noisetier, d'extracteur de miel, de hamburger, du café…
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Le soleil était un œuf vert (1982), édité chez Grèges en 2011 à 500 ex.