«Pourquoi faites-vous ce que vous faites?»
Adrien Zammit - samedi 28 mars 2015 - Textes Formes Vives
(Une question de Sarah Cleeremans, Bruxelles)
Il y a comme une évidence pour nous à faire les choses comme on les fait, à se pencher sur des questions sociales et politiques, à travailler sous la forme dun collectif, à poursuivre une recherche artistique, à se lier à des structures volontaristes qui (comme nous) cherchent ardemment à bien faire. En tâchant de ne pas reproduire des pratiques imbéciles. En essayant de ne pas participer à la grande merde capitaliste. Nous ne revendiquons pas une position de «purs», dexperts ou de chevaliers blancs, nous cherchons juste à faire de notre mieux. Tout ça pour nous amener à une harmonie, un équilibre, entre ce que nous sommes, ce que nous pensons et ce que nous fabriquons. Une sorte de transcription personnelle de nos désirs dans une pratique quotidienne.
Cest par exemple comme cela que nous sommes vites venus à cette pratique collective. Que nous plaçons limportance de notre travail après celui de nos vies intimes. Que nous préférons gagner peu dargent mais ne travailler quavec des personnes qui nous intéressent. Que nous cherchons toujours à réaliser des choses généreuses et colorées, jamais cyniques ou pessimistes. Que nous aimons consacrer du temps à partager nos expériences. Que nous travaillons parfois gratuitement, par conviction militante et liens damitiés, mais jamais pour « la bonne cause » ou par charité.
Alors nous, Nicolas, Geoffroy et Adrien de Formes Vives, nous faisons du graphisme. Nous créons des images, des signes et des objets éditoriaux avec dautres. A-t-on franchement besoin de ces artefacts pour bien vivre? Peut-être que non? Ou peut-être un peu quand même? Nous, nous aimons les images, et nous prenons beaucoup de plaisir à en faire de nouvelles, à les travailler, les parfaire, les imprimer, les voir se diffuser. Toutes ces formes permettent à des personnes (nous compris) de sexprimer, de partager des idées, dexister publiquement. Ce n'est pas rien.
Nous aimons également la modestie de notre métier presque-inutile. Faire du cinéma, du théâtre ou de la musique ce serait une autre histoire. Que vaut une bonne affiche face à un grand film, un morceau de rock jouissif ou un époustouflant spectacle de danse contemporaine? Pas grand chose émotionnellement parlant. Mais laffiche, lidentité visuelle ou la maquette de journal, si elles nont pas la même force percutante que dautres médiums, ont une belle capacité à se glisser dans les quotidiens, à avoir une présence légère mais potentiellement durable (au moins dans les mémoires). Et nous croyons quelles peuvent aussi enrichir le regard de chacun, participer à une culture commune et donner un peu de plaisir.
Enfin voilà un peu pourquoi «nous faisons ce que nous faisons», parce quon aime ça, on se plait à créer et offrir des formes. Et quon a réfléchi à comment le faire intelligemment aujourdhui. Dailleurs on nous encourage régulièrement à persévérer dans cette voie, ce qui est bien sûr stimulant. Mais peut-être demain on fera les choses différemment, ou on fera autre chose, et il faudra nous reposer la même question.
Il y a comme une évidence pour nous à faire les choses comme on les fait, à se pencher sur des questions sociales et politiques, à travailler sous la forme dun collectif, à poursuivre une recherche artistique, à se lier à des structures volontaristes qui (comme nous) cherchent ardemment à bien faire. En tâchant de ne pas reproduire des pratiques imbéciles. En essayant de ne pas participer à la grande merde capitaliste. Nous ne revendiquons pas une position de «purs», dexperts ou de chevaliers blancs, nous cherchons juste à faire de notre mieux. Tout ça pour nous amener à une harmonie, un équilibre, entre ce que nous sommes, ce que nous pensons et ce que nous fabriquons. Une sorte de transcription personnelle de nos désirs dans une pratique quotidienne.
Cest par exemple comme cela que nous sommes vites venus à cette pratique collective. Que nous plaçons limportance de notre travail après celui de nos vies intimes. Que nous préférons gagner peu dargent mais ne travailler quavec des personnes qui nous intéressent. Que nous cherchons toujours à réaliser des choses généreuses et colorées, jamais cyniques ou pessimistes. Que nous aimons consacrer du temps à partager nos expériences. Que nous travaillons parfois gratuitement, par conviction militante et liens damitiés, mais jamais pour « la bonne cause » ou par charité.
Alors nous, Nicolas, Geoffroy et Adrien de Formes Vives, nous faisons du graphisme. Nous créons des images, des signes et des objets éditoriaux avec dautres. A-t-on franchement besoin de ces artefacts pour bien vivre? Peut-être que non? Ou peut-être un peu quand même? Nous, nous aimons les images, et nous prenons beaucoup de plaisir à en faire de nouvelles, à les travailler, les parfaire, les imprimer, les voir se diffuser. Toutes ces formes permettent à des personnes (nous compris) de sexprimer, de partager des idées, dexister publiquement. Ce n'est pas rien.
Nous aimons également la modestie de notre métier presque-inutile. Faire du cinéma, du théâtre ou de la musique ce serait une autre histoire. Que vaut une bonne affiche face à un grand film, un morceau de rock jouissif ou un époustouflant spectacle de danse contemporaine? Pas grand chose émotionnellement parlant. Mais laffiche, lidentité visuelle ou la maquette de journal, si elles nont pas la même force percutante que dautres médiums, ont une belle capacité à se glisser dans les quotidiens, à avoir une présence légère mais potentiellement durable (au moins dans les mémoires). Et nous croyons quelles peuvent aussi enrichir le regard de chacun, participer à une culture commune et donner un peu de plaisir.
Enfin voilà un peu pourquoi «nous faisons ce que nous faisons», parce quon aime ça, on se plait à créer et offrir des formes. Et quon a réfléchi à comment le faire intelligemment aujourdhui. Dailleurs on nous encourage régulièrement à persévérer dans cette voie, ce qui est bien sûr stimulant. Mais peut-être demain on fera les choses différemment, ou on fera autre chose, et il faudra nous reposer la même question.