Dans un récent commentaire, Jérémie Elalouf m'invitait à la lecture des Poésies d'Isidore Ducasse (1846-1870). Ce qui s'est avéré être un sujet de travail!

C'est sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont que Ducasse publie son premier, unique et désormais célèbre livre, Les Chants de Maldoror en 1868.
Les Poésies sont deux fascicules parus en 1870 connus également sous le nom de Préface à un livre futur. Cette publication, Ducasse l'a décrit comme «permanente» et «sans prix» (chaque souscripteur pouvant verser la somme qu’il veut). Malheureusement, le décès à 24 ans de l'auteur empêche de le faire connaître à ses contemporains.

Il faut attendre le Surréalisme pour que André Breton et Louis Aragon exhument les Poésies en recopiant l'exemplaire unique détenu par la Bibliothèque nationale puis en les publiant dans leur revue Littérature, en 1919. Isidore Ducasse et Lautréamont sont vivement célébrés par les surréalistes.
«C'est au comte de Lautréamont qu'incombe peut-être la plus grande part de l'état de choses poétique actuel : entendez la révolution surréaliste.» André Breton

Le succès des Poésies va grandissant durant le XXe siècle. C'est dans Panégyrique que Guy Debord clame le commentaire le plus distingué que reçu cette œuvre.
«Une seule fois, la nuit, j’ai vu tomber la foudre près de moi, dehors: tout le paysage est également illuminé, pour un instant surprenant. Rien dans l’art ne m’a paru donner cette impression de l’éclat employée dans l’exposé programmatique qu’il a appelé Poésies.»



Pour rendre une certaine accessibilité aux Poésies, j'ai composé deux documents, qui peuvent se lire à l'écran ou bien s'imprimer facilement.
Vous pouvez télécharger ceux-ci en cliquant sur leurs titres :
Isidore Ducasse, Poésies I
Isidore Ducasse, Poésies II



Documentation
(1) Gallica, le site de la Bibliothèque nationale, offre en ligne la numérisation de sa version de 1870.
(2) Eddie Breuil, doctorant de l'Université Lyon 2, propose une version des Poésies II avec ses très intéressants hypotextes*.
(3) En guise de critique, un essai du situationniste Raoul Vaneigem écrit en 1956.

*tout texte dérivé d'un texte antérieur.