Gisèle Halimi est formidable


Image du mouvement français pour le planning famillial

Il y a 35 ans, en novembre 1972, Gisèle Halimi assurait la défense de Marie-Claire C., sa mère et 3 collègues (accusées de complicité ou pratique de l'avortement). Avec Simone de Beauvoir elle décida, en accord avec les inculpées, de faire le procès politique de l'avortement. C'est la première fois que la défense ne présentera pas des circonstances atténuantes (bien qu'il y en ait pléthore) mais plaidera la responsabilité de la loi pour ces situations. Le Procès de Bobigny contribuera à la lutte pour la loi autorisant l'avortement.

L'année précédente, elle avait signé avec 342 autres femmes, le manifeste des 343. Trois cent quarante-trois femmes qui déclarent et réclament :

« Un million de femmes se font avorter chaque année en France.
Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples.
On fait le silence sur ces millions de femmes.
Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté.
De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l'avortement libre. »
Le texte du manifeste et la liste des signataires

Ces femmes s'exposaient ainsi à des poursuites judiciaires. C'était et c'est toujours une lutte féministe de permettre l'accès à la contraception et à l'avortement, pour vivre librement sa sexualité et sa vie de femme. Mais c'était aussi une lutte de classes, les riches allaient en Angleterre ou dans des cliniques privées, les pauvres avaient recours à des avorteuses dans des conditions déplorables.

Aujourd'hui, alors que la dernière Palme d'or est allée à un film anti-avortement, quelques associations continuent de lutter pour l'information, le soutien et l'écoute des femmes sur leur sexualité.

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