Journal des Arts Déco, numéro du 5 novembre 2007

Douce jambe, fleurs d’amant.
La vie se prend à se rêver, belle.
La belle accélère le pas et saute.
L’avenir, n’est pas demain.
La vie n’est pas ailleurs,
la vérité n’est pas cachée.

Tout saute.
Le royaume des flippés, Hop !
des fricqués, Hop !
des flicqués, Hop !

L’anémone sur laquelle l’enfant appuie,
la méduse qui s’échoue un après-midi du mois d’août.
Hop ! Hop ! Hop !

Gustave Courbet, Edouard Manet, Jean Dubuffet,
Hop ! Hop ! Hop !

Carl Lewis, Michael Johnson, Mike Powell,
Hop ! Hop ! Hop !

Tout saute. les rivets, les grenouilles et les directeurs,
Hop ! Hop ! Hop !

(éditorial n°2)

Il est vingt et une heure ici haut, l’heure de mettre le manteau. Une heure où les grandes personnes, les amis et les belles filles ont laissé place à un certain vide.
Devient alors apparent toute l’aigreur de l’École quand elle n’est plus école.
Une poche d’étudiants est encore là, à ces heures tardives, travaillant de toutes leurs passions jusqu’au coupe-feux, le coupe-temps, tel un réveil qui sonne en plein rêve. Mis à la porte de ce que l’on refuse de voir autrement que notre foyer, la sortie nous laisse blême.
Mais alors, quand vidée de sa vie, l’École se couche, demeure des fantômes.
Cœurs et dessins de craie, attrapés par ces murs hémoglobines, battent et clament un peu de subversion, rien qu’une empreinte dans la vitrine ignifugée.

Je te brûlerai mon doux palais,
Si stoïque tu te refuses
À contenir mes joyeux plaisirs.


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