Le film écrit et réalisé par Jean Jullien est achevé!
Cinq extraits sont à visionner sur son site.


Le synopsis que fait Jean de son film a, par sa taille, valeur de mystère : le film de 50 minutes «raconte l'histoire d'un garçon qui se réveille un matin avec un bras en papier». L'appétit ne vient pas en mangeant mais en regardant et nous voilà spectateurs de ce qui s'annonce être une belle friandise.

On entre via ce premier film dans l'univers visuel de Jean qui avec la vidéo se met à bouger, doucement, presque timidement, passe du plan plat des images graphiques à l'espace, au volume, au temps et au son, le tout si bien «ré-aplati» en images pour en faire son cinéma.

Le générique c'est un peu la première étape, la première transformation que fait subir Jean à son travail, dans une fausse naïveté qu'on lui connaît. On vient se décoller, tourner, ramper autour de modestes papiers. Immédiatement avec les images c'est la musique qui arrive ; elle sera d'une façon abstraite le narrateur pétaradant de tout le film.
Arrive-t-on à un film musical, un clip? Non sans doute pas, mais la musique, très volontaire, rend le plaisir du spectateur tout à fait dépendant. Du contraste entre ces compositions électroniques rythmées et la caméra attendrie de Jean né une mécanique toute fruitée. C'est un peu le même contraste que l'on peut voir au sein même des images entre les éléments simples et colorés qui s'emparent du premier plan et de l'action tandis que l'environnement londonien, le décor, reste flegme, lugubre. Nous voilà immergé dans l'œil de Jean sur son monde, dans sa poésie sympathiquement dégingandée.

Le film revendique sa légèreté. On peut dès lors se bousculer pour y trouver des significations complexes, y recomposer l'Illiade et l'Odyssée, espérer y trouver des énigmes, mais on aura beau tout retourner que ce film restera un petit espace de plaisir. Sans doute que Jean a construit son histoire en métaphores. Sans doute la confusion a régné bien des fois. Mais émerge de ces longs mois de travail une simplicité non fallacieuse que l'on aimerait idéalement trouver dans le cinéma populaire.

Dans le cinquième et dernier extrait on peut voir une course poursuite, caricature d'elle-même, qui aboutit nécessairement pour une coupure au «bon moment», au moment où on ne sait rien mais où savoir n'a jamais été autant nécessaire.
Ainsi on reste sur notre faim. Une projection sera prochainement donnée à Londres, quant à Paris on attend impatient la visite de Jean!

La musique est signée de Niwouinwouin, il y a des photos «making-of» à trouver sur le site de Jean Jullien et pour le reste vous pouvez toujours contacter Jean.