Ce cher monsieur Bernays est un personnage qui a marqué d'une façon considérable notre société toute entière en inventant et en développant les «relations publiques» – le terme n'étant pour lui qu'un astucieux synonyme de «propagande». S'appliquant aussi bien à conforter le pouvoir des hommes politiques que celui des grandes entreprises, Bernays emploiera avec un certain génie les découvertes psychanalytiques de son oncle, Sigmund Freud!

Attraper les gens par leur inconscient, s'adresser à leurs émotions plutôt qu'à leurs logiques, les traiter par «masses», manipuler les médias, mêler politique et showbizz, etc. Tout était déjà bien inventé avant le terrible krach boursier de 1929.

Pour ceux qui ne regarderaient pas ce reportage jusqu'à sa fin, voilà ce que pouvait pensait le président Herbert Hoover à son investiture en 1928. S'adressant à des publicitaires et des conseillers en relations publiques, il leur dit : «Votre métier est de créer du désir et de transformer les gens en automates du bonheur, en machines qui deviendront la clé du progrès économique.» Merveilleux.

Quelque temps après c'est le sympathique Paul Joseph Goebbels qui reprit à son compte l'excellent travail de Bernays, avant qu'aujourd'hui la communication moderne pour masse soit à ce point implantée et utilisée
– souvent dans le plus grand aveuglement des automates commanditaires – que l'on n'aurait même pas idée de la remettre en question.