Un reportage exemplaire?



Aux articles Les guerres africaines de Vincent Bolloré et Port, rail, plantations : tristes bilans de Bolloré au Cameroun (avril 2009), Le Monde diplomatique donne une suite avec un «bilan en images».
Ici ce sont des images, des photographies d'Isabelle Alexandra Ricq, qui écrivent l'histoire, suivies de près par leurs légendes qui sont autant de recueils de paroles (la journaliste Nomba Danielle accompagne la photographe). On voudrait peut-être en voir et en écouter un peu plus mais sur la question de la quantité nous sommes sans doute coincés avec les habitudes de lecture prises sur Internet.

Nous ne voyons que trop rarement ce type de saisissant mélange entre la photographie de reportage et le journalisme. Trop souvent on donne la parole mais pas le visage, quand ce n'est pas l'inverse. À moins que, pour reprendre l'exemple de journaux de villes, on permette aux citadins de s'exprimer en deux mots, sur des sujets sans profondeurs, et sans que l'on daigne citer leur nom de famille… ils sont là pour meubler, pour divertir, preuve de la «diversité» et de la «démocratie participative» un peu comme le «public» des spectacles télévisés humanisant tant bien que mal des shows absurdes.

Montrer un corps et faire entendre sa voix, avec tendresse, est peut-être la plus juste façon de rendre une dignité aux oubliés, aux gens normaux, et à plus forte raison aux exploités. Sans pour autant qu'il s'agisse d'un déni d'information, bien au contraire.

Bolloré au Cameroun, un bilan en images







Le yacht Paloma de Vincent Bolloré, gracieusement prêté à son ami Nicolas Sarkozy en mai 2007, après son élection.