Conférence de la Revue 2.0.1

Coline Sunier et Charles Mazé sont en tournée nationale pour le lancement du troisième opuscule de la revue 2.0.1. J'ai eu la chance de les voir en conférence à L'Ecole supérieure d'arts de Brest le jeudi 19 novembre.

C'est accompagné de Jérôme Dupeyrat, membre du comité de rédaction de la revue, qu'ils ont présenté leur travail.

2.0.1 est une revue rennaise de recherche sur l'art du XIXe au XXIe, elle fonctionne comme une revue universitaire. Il y a un comité de rédaction et un comité de lecture, elle fait un appel à participation et publie des contributions. La spécificité de 2.0.1 c'est de vouloir faire le lien entre chercheurs, historiens, critiques et artistes. Elle se propose aussi d'inverser les rôles, permettant aux universitaires d'investir le champs de la critique et vice versa.

La revue est semestrielle et gratuite, en version papier (600 exemplaires pour le premier numéro, 700 pour le deuxième, 1000 pour le troisième) et en ligne. Ce choix implique un subventionnement total. Seul les graphistes et l'imprimeur sont rémunérés. Si les premiers numéros ont été principalement envoyés aux bibliothèques universitaires spécialisées dans la recherche en histoire de l'art, ils envisagent à terme de fonctionner sur le principe de l'abonnement.

Conjointement à l'appel à contribution pour le numéro 1, l'équipe de la revue a fait un appel à participation pour la conception graphique. Ils ont eu peu de réponses, trois en tout. Ils en ont mis une de côté directement et sont resté avec une proposition classique de maquette et celle de Coline Sunier et Charles Mazé. Ces derniers proposant que chaque numéro se dote d'une maquette différente, plagiant à chaque fois la maquette d'une revue passée (cf. l'article de Thierry Chancogne).

L'équipe de 2.0.1 a longtemps hésité, craignant qu'avec cette proposition leur identité ne serait que trop peu reconnaissable, qu'elle ne pourrait pas faire donner l'image d'une collection cohérente (maquette, formats et supports changeants).
La conception graphique prends une place importante dans la revue. Que l'objet prenne l'ascendant sur le travail de recherche était une crainte de l'équipe éditoriale mais il semble que cela ait stimulé l'équipe de 2.0.1, les obligeant à placer haut leurs exigences de contenu.

Si le premier numéro a une forme proche d'une revue universitaire classique, ce n'est plus franchement le cas pour les autres numéros, notamment le troisième et dernier à ce jour. Pour celui-ci la contrainte du détournement à même obligé à voir le nombre de contributions à la baisse pour rentrer dans le format. Coline Sunier et Charles Mazé orientent les choix éditoriaux, par leur proposition graphique ils s'impliquent fortement dans la revue. C'est assez réjouissant de voir une telle collaboration.

De cette rencontre va naître un autre projet, la création de BAT éditions.