Pour celles et ceux qui comme moi se sont cassés le nez l’autre jour en cherchant à assister à cette conférence – d’autres (des classes entières par exemple) s’étaient mieux organisés et campaient devant la salle depuis plusieurs jours –, voici sa captation vidéo.

Donc petite compensation pour les absents – ni sous-titrée ni doublée malheureusement. Personnellement, avec mon piteux anglais, pas mal de trucs m’échappent. Mais ce n’est très grave. Au final ce qui m’a le plus étonné c’est de ne pas du tout tomber sur un show à l’américaine, dans le genre de TEDx… le type est simple et presque monocorde – à l’inverse se ses travaux, toujours surprenants, colorés et parfois même exubérants.



Au niveau de la 35e minute, il évoque la conception de l’identité graphique de la Casa da mùsica, à Porto – bâtiment conçu par l’agence de Rem Koolhas. Un travail de «charte graphique» qui est très éloigné des recettes dominant le «genre», met à profit une analyse simple et intuitive du l’objet à représenter pour proposer un signe à la fois évident et vivant, utilisant pour son affaire un petit programme informatique qui intègre un peu d’aléatoire (n’est-ce pas vivifiant?) tout en s’appuyant pragmatiquement sur ce que fait ce lieu (soit les images utilisées dans ses communications).
Un bon exemple d’alternative aux ordinaires logos, à mettre à côté du travail d’Helmo pour le CAPC, de Fanette Mellier pour le Parc Saint Léger, d’A is a name pour les éditions Trace et empreintes, ou encore de Susanna Shannon pour Sud Solidaires…
(À ce sujet, si nos lecteurs ont en tête d’autres exemples de ce type d’identité visuelle non rigide, que ce soit en France ou ailleurs, n’hésitez pas à nous les soumettre via commentaires!)

Relevons cependant l’avant dernière question de la conférence (1h26’), posée par un sympathique trouble-fête, qui ne manque pas d’intérêt en mettant Sagmeister devant une de ses contradictions… Promouvoir, via notamment des conférences quelque peu égocentriques, une pratique «heureuse» du design, une pratique ainsi proclamée comme modèle alors même qu’elle est éminemment personnelle et inimitable. Sa réponse botte un peu en touche à mon avis.

Il n’en reste pas moins une référence pour mon propre travail. Ses productions sont souvent de très belles surprises (notamment du fait de son goût de touche-à-tout), avec ceci de récurrent qu’elles dégagent toujours du plaisir ; et il ne s’agit jamais de communiquer du «bonheur» lisse comme le martèlent publicitaires et magazines féminins, mais bien le bonheur gourmand et romancé de leur pétillant auteur.

www.sagmeister.com (nouveau site depuis décembre 2010).