Naples, Cyop, Kaf et Monitor
Adrien Zammit - jeudi 20 janvier 2011 - Arts vivaces
Si le Naples du Gomorra de Roberto Saviano na tragiquement rien de romancé, il nen reste pas moins quune énergie citoyenne critique persiste. Et signe notamment un exigent journal local ainsi que de nombreux dessins dans les rues du centre-ville.
Cyop & Kaf sont deux des artistes, membres actifs de Monitor, et qui depuis 2004 mettent à la vue de tous leurs dessins. Formes colorées, personnages fantasmagoriques, mais aussi critiques de société (de lÉglise entre autres)
Il est étonnant de savoir quà Naples leurs peintures sont tolérées par la police (tout comme laffichage est nettement plus «libre» que dans nos villes «propres» et françaises) et les intimidations viennent plutôt des «vigiles» des différents clans de la Camorra.
Les deux Napolitains viennent de sortir un bouquin reprenant de nombreuses photos de leurs boulots et quelques dessins sur papier, aux éditions Studio Cromie. Les images ci-dessus en sont des extraits.
De la rue au papier, il ny a quun pas
Le journal Monitor existe depuis 2007. Cest un mensuel denquêtes sociales, tout à fait indépendant, qui tire à 1000 exemplaires.
Lobjet est simple (papier, format et compositions assez ordinaires, en bichromie) mais tout à fait soigné, donnant une grande et étonnante place à lillustration. Limage est omniprésente dans ses pages, à toutes les échelles de toutes petites vignettes aux posters en double-page centrale. Des variations de taille très agréables et qui soulignent la variété dexpression des différents dessinateurs.
Parmi ceux-ci, Peppe Cerillo, Miguel Angel Valdivia, Escif, Diego Miedo ont des travaux aussi variés quintéressants. (Quant au gros gâteau cest un dessin du bolonais Blu.)
Un grand merci à Damien Almar et ZeroS pour cette enthousiasmante découverte, le prêt du livre de Cyop & Kaf et dexemplaires de Monitor, ainsi que pour les informations mayant permis décrire ce petit article. Nous sommes en train de réfléchir à un échange entre Monitor et Article11 À suivre peut-être dans le n°3.