Létude prospective de la gendarmerie sur les nouveaux rassemblements de personnes dans lespace public
Adrien Zammit - samedi 5 mars 2011 - Politique
Pour faire suite à ma tite prise de parole dhier, pendant la discussion suivant la présentation du boulot de Ne pas plier et de Gérard Paris-Clavel dans le cadre du cycle de conférences Art[espace]public, voici un excellent document qui finit de déconstruire «le business du militantisme marketing» du collectif Jeudi Noir (collectif que jai moi-même fréquenté il y a petit moment).
Lanalyse très bien renseignée ne vient bizarrement pas dun des nombreux militants enthousiastes qui, comme moi, ont pu participer à des actions Jeudi Noir (ou de Génération précaire, ou de Sauvons les riches les mêmes trois-quatre personnes étant aux manettes de ces différents «collectifs»), avant de vite prendre ses distances avec ces coquilles presque vides. Non, on doit cette analyse critique sur «les nouvelles formes de regroupements de personnes dans l'espace public» au Centre de Prospective de la Gendarmerie Nationale!
Une lecture synthétique de ce très riche rapport (préparant de nouvelles stratégies de coercition) est à lire dans cet incontournable article du site de lInterstice. (Jeudi Noir étant rangé dans le troisième chapitre intitulé «Mensonges, business et récupération».)
↑ Une image piquée lors de la présentation de Gérard, une manifestation de lAPEIS (association pour lemploi, linformation et la solidarité des chômeurs et travailleurs précaires) où une grande photo dune occupation dAssedic est brandie par des militants, prolongeant lémotion et la force dune telle action et dupliquant la visibilité de ces corps en danger et unis.
Jévoquais cette supercherie en rebond à une prise de parole faisant léloge des formes dactions joyeuses et visibles de Jeudi Noir (sans bien sûr évoquer les procès perdus et les squatters aujourdhui condamnés à de lourdes sommes quand on leur avait promis quils ne risquaient rien, «ici on fait du militantisme rigolo») et opposant ce type dhappening à ce que le Spectacle a progressivement réussi à décrier comme sclérosés et ringardos (syndicats, partis, associations institutionnelles ) Le problème ainsi posé rejoint exactement le jeu du commerce et des médias dominants qui font la part belle à «ce qui bouge» et bien sûr jamais à ce qui dérange vraiment (ou même à ce qui pourrait faire simplement réfléchir).
Si les travaux de Ne pas plier ou de Gérard Paris-Clavel seul sont eux aussi concentrés sur le visible, ils sont toujours intensément politiques, résistants (aux formes du commerce notamment) et intelligents (la forme ne prenant jamais le pas sur le sens) Et ils sancrent dans des solidarités et des luttes de longue date, mûrement construits, appuyés fièrement sur une histoire populaire. Tout cela nous éloigne considérablement des opérations de buzz à luvre dans le «guerilla marketing» ou chez Jeudi Noir.
Lanalyse très bien renseignée ne vient bizarrement pas dun des nombreux militants enthousiastes qui, comme moi, ont pu participer à des actions Jeudi Noir (ou de Génération précaire, ou de Sauvons les riches les mêmes trois-quatre personnes étant aux manettes de ces différents «collectifs»), avant de vite prendre ses distances avec ces coquilles presque vides. Non, on doit cette analyse critique sur «les nouvelles formes de regroupements de personnes dans l'espace public» au Centre de Prospective de la Gendarmerie Nationale!
Une lecture synthétique de ce très riche rapport (préparant de nouvelles stratégies de coercition) est à lire dans cet incontournable article du site de lInterstice. (Jeudi Noir étant rangé dans le troisième chapitre intitulé «Mensonges, business et récupération».)
↑ Une image piquée lors de la présentation de Gérard, une manifestation de lAPEIS (association pour lemploi, linformation et la solidarité des chômeurs et travailleurs précaires) où une grande photo dune occupation dAssedic est brandie par des militants, prolongeant lémotion et la force dune telle action et dupliquant la visibilité de ces corps en danger et unis.
Jévoquais cette supercherie en rebond à une prise de parole faisant léloge des formes dactions joyeuses et visibles de Jeudi Noir (sans bien sûr évoquer les procès perdus et les squatters aujourdhui condamnés à de lourdes sommes quand on leur avait promis quils ne risquaient rien, «ici on fait du militantisme rigolo») et opposant ce type dhappening à ce que le Spectacle a progressivement réussi à décrier comme sclérosés et ringardos (syndicats, partis, associations institutionnelles ) Le problème ainsi posé rejoint exactement le jeu du commerce et des médias dominants qui font la part belle à «ce qui bouge» et bien sûr jamais à ce qui dérange vraiment (ou même à ce qui pourrait faire simplement réfléchir).
Si les travaux de Ne pas plier ou de Gérard Paris-Clavel seul sont eux aussi concentrés sur le visible, ils sont toujours intensément politiques, résistants (aux formes du commerce notamment) et intelligents (la forme ne prenant jamais le pas sur le sens) Et ils sancrent dans des solidarités et des luttes de longue date, mûrement construits, appuyés fièrement sur une histoire populaire. Tout cela nous éloigne considérablement des opérations de buzz à luvre dans le «guerilla marketing» ou chez Jeudi Noir.