En avant les cours d’initiation à la typographie!



La Haute école Albert Jacquard de Namur (Belgique) m’a confié le cours d’initiation à la typographie pour ses étudiants de 2e année prépresse (par l’intermédiaire de Jean-Marc Klinkert qui nous avait déjà sollicité ici et ), un cours principalement théorique qui se découpe sur quinze heures, donné à deux groupes de trente à quarante étudiants. Lundi, mardi et mercredi étaient placées les dix premières heures de cours (x 2 donc).

Pour ce faire, au-delà du savoir déjà acquis durant mes premières petites années de pratiques (typo)graphiques, j’ai donc pris le temps de construire un cours balayant de façon assez large les enjeux et savoir-faire liés à la mise en page, entamant (succinctement) par son histoire, m’arrêtant sur le lexique matériel et éditorial des objets livres et périodiques puis détaillant de manière chronologique les différentes étapes et possibles de la fabrication d’une publication (de l’imposition au rognage). Après quoi nous avons pu «attaquer» la macrotypographie, soit le travail de composition typographique à l’échelle de la page et du paragraphe. Un chapitre qui nous a permis d’ouvrir InDesign, pour s’initier à l’élaboration de la grille, à l’habillage texte/image, aux styles de paragraphes.

Mon objectif pour ce cours étant de donner un aperçu global et ouvert de ce que recouvre le travail de graphiste-typographe, en terme de possibles, d’exigence, de complexité, de finesse et de plaisir.


Les prochaines cinq heures seront concentrées sur la microtypographie — Le détail en typographie inévitablement en poche —, pour parler du dessin du caractère, du travail du blanc à l’échelle de la ligne et voir également les principales et indispensables corrections orthotypographiques. J’en finirai en abordant les particularités du travail typographique pour les sites Internet.

Pour aborder tout cela, j’ai illustré le cours par des exemples graphiques variés (photographies), sans hésiter à piocher largement dans les sucrées explorations que nous permet le journal Article11. J’ai également pris le soin de ramener un petit et riche échantillon de ma bibliothèque ; livres de poche, magazines, journaux de presse… ce qui m’a permis de parfois «calmer» le flux théorique du cours pour le ramener à des publications concrètes et remarquables, les montrer et les faire circuler de mains en mains.

Mises en page(s) – Manuel de Damien et Claire Gautier m’a pas mal aidé, en plus de ma petite bible de bureau, Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.

Les cinq premiers chapitres donc :



Merci à Guillaume Grall pour m’avoir confié des macules et un exemplaire de deux de ses travaux (Marnes, dessiné avec Benoît Santiard, et Étapes numéro 195 conçu avec Étienne Hervy). Expliquer le fonctionnement de l’imposition avec une «vraie» feuille sortie de presse, tout de suite ça prend du sens! Merci à Thibaud Meltz pour le prêt d’ouvrages du Club du livre français dessinés par Massin. Merci à l’HEAJ qui me permet via ce cours de me frotter à un nouveau type d’intervention pédagogique pour moi. Et merci aux étudiants pour leur attention. C’est pas de la tarte!