↑ Api Uiz à Marcillac-Vallon (Aveyron), tiré du blog de Labomobile.

Dans le cadre de la Triennale d'art contemporain, les Instants Chavirés font jouer les fabuleux Api Uiz, et c'est Un instant mon petit qui accueille le concert. Oh quel plaisir!
C'est un moment tout à fait particulier pour nous car cette heureuse coïncidence de voir débarquer ce trio, plus accoutumé à sillonner des lieux autrement rustiques et intimistes, m'a fait bondir de joie et je vous dévoile ainsi maintenant mon admiration pour eux et pour leur label des Potagers Natures.
Depuis le jour où j'eus l'occasion d'assister à la performance de Thomas Bonvallet dit L'Ocelle Mare (ancien Cheval de Frise, groupe sculptural des années 2000, que je n'aurai plus l'occasion de voir en vrai mais qui vient de sortir un très beau disque) qui jouait avant Les Baigneurs (autre groupe du guitariste de Api Uiz), ce fut la porte d'entrée vers un monde musical fait d'images, de pensées et de sons que je soupçonnais à peine et dont l'empreinte sur mon parcours esthétique et politique fut indélébile! C'était la découverte d'un modèle Do It Yourself (le vrai) qui envisageait la création musicale en dehors des fatalités commerciales dominantes.
Lorsque l'on vient à un concert des Potagers on prend conscience de cette structure si particulière mais au combien intelligente, de la façon de faire des disques, d'organiser des concerts, de défendre le milieu associatif et des lieux qui se battent pour faire exister ces spectacles, de parler des artistes et de la façon dont leur musique vit... Je ne vais pas vous faire un portrait interminable de ce groupe de gens qui gravitent dedans et autour du label, basés pour la plupart dans la région bordelaise, un article belge l'a très bien fait ici.

En revanche, je ne peux que vous conseiller de venir faire un tour samedi 12 mai en fin d'après-midi, dans notre terrasse-buvette, au premier étage du Palais de Tokyo. Le concert est programmé à 17h et il paraît même que l'ami bibiche y passera ensuite quelques bonnes galettes!
Merci à Jf des Instans Chavirés pour son attention.

"API UIZ est un trio instrumental guitare/basse/batterie bordelais existant depuis 1995, composé de branleurs célestes jouant un rock instable avec une énergie catastrophique, passant les obstacles de justesse, enchaînant danse et violence sur fond dissonant de fausses notes métalliques, risquant à tout moment de s’échouer." (auto-description à peine modifiée par grrrnd zero)

C’est lundi youpi! Le petit tube de Jesse Garon, perle de 1983, entendue et dansée samedi soir au toujours extraordinaire bal populaire du Théâtre de verre. Et pour vous dire au passage que demain mardi, avec le dénommé Chauvisme, nous mettrons quelques réjouissants morceaux musicaux pour ambiancer le vernissage d’un nouveau lot de chefs d’œuvre dessinés par Jérémy Boulard le Fur. Jusqu’à deux heures du matin mais oui. Au rade des Idiots.



Bonne semaine!

1983 à Brest.
3 ans avant la première édition de Rock sur la Blanche,
le premier festival de musique de Brest.
Il y a les images d'archives, d'avant la Guerre.
Il y a les images qui deviennent d'archives, d'après la Guerre.
À Brest, il y a avant la Guerre et après et il y a le Rock.

« Moi, quand je quitte Brest,
je quitte la pluie, le port,
le brouillard, les bistrots,
les copains du Pont Neuf et le Rock. »



Extraits des enfants du Rock, 1983.

Histoire de bien commencer la semaine, rien de mieux qu’un bon vieux morceau de ska! Et pour être précis il s’agit là de bluebeat avec cet air de 1964, My Boy Lollipop, interprété par Millie.
À cette époque le reggae n’avait pas encore débarqué, ni même le rocksteady d’ailleurs. Enfin peut-être connaissiez-vous déjà tous ce morceau, puisqu’entre les singles, les albums et les compilations il s’en est vendu plus de 7 millions de copies – principalement en Angleterre, aux États-Unis et même en Australie ; en France les vedettes s’appelaient plutôt Sylvie Vartan (La plus belle pour aller danser), Johnny (Les portes du pénitencier) ou Jean Ferrat (La Montagne).

Allez, pour bien commencer la semaine, agitez-vous un grand coup en écoutant Paralysed de l'incroyable Legendary Stardust Cowboy…



Un vrai délice n'est-ce-pas? Notez que ce son date de 1968, ce qui met une bonne claque aux théorologues qui voient dans le punk la première et dernière des formes terrifiantes de rock!
Si par malheur vous aimez, n'hésitez pas à récupérer cette jolie compilation de chanteurs peu catholiques, limites dégénérés, Rockabilly Psychosis and the Garage Disease.



Déniché sur l'excellent Rockabilly rules ok, blog hispanique tout entier dédié au rockabilly vous l'aurez compris.

Au passage, veuillez aller acheter le numéro 5 de la revue Chéribibi qui vient tout juste de sortir ; objet de culte populaire, fanzine costaud qui sent bon la sueur des bons bars et des concerts encavés, qui fait entre autres la part belle à la condition féminine pour cet opus.



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Dans le droit héritage du musette, en s'abreuvant également de blues, de manouche et d'autres genres propices aux métissages, Les primitifs du futur prolongent l'esprit lumineux d'un Paris populaire. De la «World musette» disent-ils! Je suis très content d'avoir découvert ce groupe qui s'est saisi de ce bout de culture musicale — et dansante — sans s'être écorché à un passéisme flasque.



Parmi ses musiciens, réunis autour du guitariste et chanteur Dominique Cravic, vous entendrez passer la guitare rythmique de l'écrivain Marc-Édouard Nabe ou bien le banjo ou la mandoline de Robert Crumb (on peut le voir sur cette vidéo). Et oui, l'icône de la bédé underground américaine est également un mélomane, reconnu entre autres pour être un très fin connaisseur de bal-musette — il vit en France depuis presque 20 ans. Vous ne serez donc pas surpris par les pochettes des Primitifs du futur!



Plus tôt, dans les années 70, le même Crumb jouait dans une formation de swing, old-time années 20 : Robert Crumb and his Cheap Suit Serenaders. C'est également un petit bonheur à écouter.